Elagage pas raisonné du tout… mais pas du tout.

Quelques jours sans prendre le clavier pour gratouner quelques mots, c’est le signe d’une certaine fatig… activité :o)

L’élagage pas raisonné du tout se poursuit, au rythme d’un ou deux arbres par jour. Je l’appelle l’opération « Un jour, un arbre ». Ca ne veut pas dire grand chose, mais cela me motive pour terrasser un de ces monstres chaque matin. Certains pourraient penser que cela ne fait pas vraiment avancer le schmilblick quant à nos projets de rénovations. Pourquoi élaguer plutôt que de faire des travaux tout de suite ?

Voilà pourquoi, en quelques points, il leur faudra remettre ce vilain petit bout de pensée bien loin par delà l’hyperespace :

a) point de vue technique
comme on peut le voir, ou le deviner sur certaines photos (voir les premiers articles concernant l’élagage), cette jungle dense et sauvage, et tout aussi en voie d’étouffement que ce qui reste des jungles primaires mondiale, ne laisse plus passer grand chose de part et d’autre. Ni air, ni lumière. Ceci ne pose pas seulement un problème sanitaire à la maison du voisin, mais pour nous tous. En effet, c’est une zone vraiment froide, humide, les déchets y sont nombreux et beaucoup sont vraiment dangereux (comme d’hab, verre, métal, …), l’air y est presque vicié, renfermé. De plus, juste derrière les thuyas se trouve un talus, et la pente mène droit dans le mur, dans les déchets, et on y trouvera aussi une évacuation des eaux de la taille d’un enfant, avis aux claustrophobes… Le tout se situant derrière un rideau de thuya nous empêchant toute visibilité, nous ne pouvions laisser approcher nos deux enfants de ce coin là, situé juste à côté de la maison.
Sans compter que ce mur de thuyas à moitié morts bloquait aussi le vent, créant ainsi des vents plus forts.
Bref, pas sain, pas pratique.

b) point de vue physique
Là, je parle de moi, car grâce à cette petite gymnastique matinale, mon corps, certes déjà très athlétique de par mon intense activité physique passée (hein? comment ça ? quel bierbauch ? (en alsacien, cela désigne le ventre des buveurs de bières. Prononcez selon la région bierbush) .. Tout le monde voir à peu près à quoi cela peut ressembler :o), bref, en tout cas, cela profite bien à mon petit corps, et même si cela ne traite pas toutes les cicatrices du passé, cela me permet en tout cas de me préparer physiquement à tout ce qui m’attend. En effet, ce ne sont pas mes douze dernières années de technicien informatique qui ont aidé à quoi que ce soit dans ce domaine. La prise en main à distance des ordi n’ayant rien arrangé par ailleurs… toujours plus vite, toujours plus loin… ah ben non…
En tout cas, ce travail me permet de bien m’y remettre, ou de m’y mettre tout court, et je me dérouille pas mal. non, je n’ai pas oublié un « b » ^_^
Ca me fait même beaucoup de bien, et de plus j’ai toujours apprécié le travail en extérieur. Le travail du bois en plus…

Une parenthèse sur les outils et la méthode utilisée, car j’en connais déjà plus d’un qui se demande pourquoi je ne fais pas ça comme tout le monde, ou presque, à la tronçonneuse. Voilà pourquoi :
a’) point de vue technique
je ne sais pas me servir d’une tronçonneuse (oui je sais, c’est très simple). Je trouve par ailleurs cet outil plutôt bruyant, polluant et surtout très dangereux. De plus, même en coupant à la base du tronc, cela ne le déracine pas. Sachant qu’il y a environs 30 thuyas, cela fait trente souches qui restent dans le jardin… bof. bien sûr, on peut toujours y forer des trous et verser des potions étranges. Mais ces produits, sont soit les plus polluant qui existent, soit ils ne marchent pas, soit les deux ! Bref, ok, je fais le boulot en une journée ou deux, mais je me retrouve avec trente souches dans le jardin, beaucoup de polluants dans l’air et une satisfaction différente de celle qui m’attend…
b’) point de vue physique
incontestablement, la tronçonneuse ne m’apportera pas les mêmes bienfaits que la pioche de cantonnier que j’utilise. Et franchement, ça me fait vraiment du bien de me dérouiller. Je vais avoir besoin d’un corps en pleine forme pour les années à venir.
c’) point de vue philosophique
toujours aller vite…. toujours vite, il n’y a qu’à regarder la vitesse à laquelle fonde les glaces pour comprendre que la précipitation n’est pas la meilleure solution. Voir le point c) pour en savoir plus

Ceci nous ammène donc tout naturellement au point c) :

c) point de vue philosophique
incontestablement, la précipitation est loin d’être la meilleure des conseillères sur notre projet de vie. Bien sûr, nous sommes impatients que certaines choses soient déjà finies, mais pour autant, surtout ne nous précipitons pas. A quoi bon ?
Pour nous retrouver dans 2 ans avec une maison toute finie et toute brillante ? pas possible, et ce n’est pas le but de toute façon. Nous avons opté pour cette nouvelle vie car justement nous ne croyons plus à certaines chimères. Nous le constatons tous en voyant notre environnement se détériorer. Le « toujours plus, plus vite » ne mène à rien de bon si ce n’est à de mauvais choix.
Déraciner arbre après arbre, à la pioche de cantonnier, jour après jour, me permet d’observer l’environnement dans lequel je travaille, de prêter attention à certains facteurs (soleil, luminosité, températures, direction des vents, points de vue, paysages, qualité de la terre, de ses habitants…), de prendre vraiment le temps de les observer, d’y réfléchir. De réfléchir aux modifications que nous pourrions y apporter et à leurs irrémédiables conséquences (si j’enlève ce bâtiment là, que vais je voir derrière ? par où circuleront les éléments ensuite (vent, eau,..) ? quels en seront les impacts exacts ? etc…
Là, entre deux coup de pioche trop fatigant, je m’arrête cinq minutes, et je réfléchis à tout ça. Je prends le temps de concevoir, de tracer, d’imaginer, de rêver.
Nous sommes impatients certes, mais pas pressés. Pas trop du moins, car c’est pas Wonderland non plus et il nous faut répondre comme tout le monde à certains besoins vitaux et fiscaux :o)
Mais on prend quand même le temps, car si nous avons fait ce choix de vie, c’est que nous voulons prendre le temps maintenant, le dédier à nos enfants, à notre projet, et à nous mêmes. C’est comme pour notre potager, nous n’espérons pas une récolte formidable cette année, sinon, on aurait pris une grelinette et on ferait comme beaucoup de monde, quoique, pour beaucoup de monde, c’est plutôt la bêche et le motoculteur. On le conçoit pour qu’il soit pérein, écologique et qu’il se construise au fil des ans. En prenant le temps…

Voilà pourquoi j’enlève ces arbres à la main.

Mais purée, sur certains, je bute vraiment ! désolé, mais y a pas d’autres mots pour désigner le désouchage et transport de certains décagénaires obèses et humides :o)…

Il m’en reste encore treize, sur les 30 en tout

Une autre raison pour laquelle tout ce que l’on fait prend beaucoup de temps, c’est la grande capacité qu’ont nos enfants chéris à nous vampiriser tout un tas d’heures, mais quelles heures ! … :o)

Les photos du jour…

2 réponses sur “Elagage pas raisonné du tout… mais pas du tout.”

  1. Ah !? bierbauch, c’est donc comme cela que s’appelle l’ecroissance horizontale qu’arrive a prendre tout bon informaticien le c*l rive sur sa chaise. J’aurais appris un truc utile au moins aujourd’hui.

  2. Et bien ma foi, j’admire ! Et le style, et l’enthousiasme, et la patience… Nous avons fait abattre 14 chênes chez nous (il en reste une bonne centaine, nous aimons la forêt, mais voulions juste un peu de soleil et accessoirement éviter qu’un jour nos arbres viennent s’écrouler sur le toit) et avons fait du bois non stop pendant tous les week-end de l’automne et l’hiver 2007, par tous les temps.. dur dur ! Je n’imagine pas si nous n’avions pas pris la tronçonneuse !… Pour les souches, il aurait fallu un motoculteur, alors on a déagagé la terre autour, coupé à 10 cm sous le sol (pas facile) et rebouché. Tout cela a bien dérouillé mon petit mari, qui, depuis, a de jolis biscottos que la suite des travaux a bien entretenus !!

    Je connais ça : l’impatience, et ai appris également – au bout de la deuxième maison retapée tout de même – qu’il vaut mieux prendre le temps d’observer les choses et d’y penser à l’avance, ça évite, par exemple, de planter 10 pieds de cassis sous les arbres (l’hiver ils étaient pourtant au soleil !) ou autre bourde agaçante de ce genre, même si pas grave en soi. Tout ça est bien instructif, n’est-ce pas ?

    Allez, bon courage, plus on en bave et plus on apprécie le travail effectué, pas vrai ? Et il y a un certain plaisir à en baver, enfin je trouve…
    A une prochaine, je reviendrai vous lire régulièrement !!

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