Le verger conservatoire du Bief

dsc01877A propos de mes nombreuses occupations du moment, en voilà une qui m’a bien pris plusieurs jours… voire plus vu que je ne travaillais pas dessus tous les jours justement : le paillage du verger.

Quoi, on paille les vergers au Bief ?

Ben vi. J’ai lu dans un numéro des 4 saisons du jardinage bio, revue à laquelle je suis abonné depuis de nombreuses années maintenant, qui malheureusement est devenu un peu conso depuis qu’ils sont en kiosque (j’imagine que c’est le prix à payer), que les arbres fruitiers avaient une meilleure production quand ils étaient paillés. Il faudrait que je retrouve cette page parmi les centaines de tous les numéros que j’ai ici :o) Mais j’avais retenu cette info.

De plus, quand je vois l’humidité, la vie qui règne sous la paille après plusieurs semaines/mois, je me dis qu’effectivement ça ne peut être que bénéfique. La paille mise avant et pendant l’hiver est aujourd’hui pleinement efficace.

Parenthèse sur le paillage… Je n’ai pas beaucoup de recul personnel sur cette technique qui consiste à ne jamais laisser la terre à nu et à nourrir ses buttes par un apport de paillage régulier, vu que notre potager tout comme nous souffle sa première bougie au Bief, mais s’il y en a qui doutent de l’intérêt de pailler sa terre, une solution simple consiste à n’en pailler qu’une partie pour voir la différence avec le reste.

Non seulement en dessous de la paille grouillent les vers de terre, et tout un écosystème qui ne demande qu’à partager son espace de manière équilibré, mais, et ceci explique cela, y règne aussi une douce et chaude humidité qui plaît à tout le monde par ces chaleurs sèches. Je n’arrose pas le matin car je me lève trop tard pour cela (ben voui, il n’y a qu’à regarder l’heure de parution de mes articles en moyenne :o) ), mais seulement le soir pour l’instant cela suffit largement, car le paillage évite l’évaporation, même pendant les chaudes journées. On verra en plein été.

Quand je vois, lors de nos promenades, des potagers qui suivent un peu notre belle culture potagère française, c’est à dire en rangs bien organisés et sans un seul brin de « nuisibles » entre chaque plant. Quand j’observe cette terre nue, brulée par les traitements et le soleil, sèche parfois dans certains jardin au point d’en être presque poudreuse, poussiéreuse, désertique, je prends alors conscience de l’importance d’apporter de la vie au milieu de tout ça. Car la vie, c’est l’eau, et l’eau … c’est la vie :o) oui oui, je me doute c’est un peu nazbroque de dire cela, mais c’est un non sens de laisser toute cette vie s’assécher sous le feu de ce soleil, sous ces vents desséchant. Forcément, deux arrosages quotidiens sont nécessaires en ce cas.

Peut-être le paillage, selon la paille ou le foin, peut poser certains soucis techniques, selon la région et son taux d’humidité ou selon les graines qui pourraient s’y être immiscées. Mais finalement, qu’est ce qu’une mauvaise herbe ? qu’est ce qu’un nuisible ?
Par exemple, mes amis chasseurs ont classé comme nuisibles des animaux qui sont pourtant indispensables au correct déroulement du cycle de la vie (martre, belette, blaireau,…. la liste est longue). De la même manière, qu’est ce qui est nuisible au jardin ? Certes, il y a les indésirables, les envahissantes qu’il faut bien enlever si on veut pouvoir faire pousser quelque chose. Mais il y en a aussi qui ne font rien d’autre qu’être là, qui font aussi des fleurs lorsqu’elles veulent se reproduire, qu’on peut d’ailleurs enlever juste avant que les graines se répandent ainsi la terre en profite un maximum. Enfin bon, ce que je veux dire qu’après tout, pourquoi s’ingénier à retirer toute pousse « étrangère ». Si c’est juste par esthétisme ou habitude, il est temps de réviser sa position car il faut absolument apprendre aux générations futures que nos méthodes potagères ne sont pas adaptées à leur époque. A la notre non plus cela dit. Car non seulement l’évolution climatique nous fera changer de type de légumes dans nos jardins, mais il faudra trouver des moyens d’économiser l’eau. Et pas seulement en utilisant la même quantité d’eau … de pluie :o)

Bon, les débats sont nombreux sur ce sujet, pas la peine de trop en rajouter ici, mais en ce qui nous concerne, ici au Bief, nous nous sentons naturellement orientés par la méthode qui économise le plus d’eau, qui apporte plus de vies qu’elle n’en enlève, qui rend a la terre ce qu’elle lui donne. Ainsi nous nous nourrissons en la nourrissant elle. Ou l’inverse, je ne sais plus trop…

J’ai un peu dérivé encore une fois, vu que je voulais parler de notre verger, subventionné je le rappelle par le Conseil Régional de Bourgogne, que nous remercions ici encore pour sa confiance. Au départ, je voulais juste vous dire vite fait que j’avions paillé le verger, et je voulions vous montrer le plan définitif, à peu près à l’échelle :o)

plan_verger_def

Et les quelques photos du jour…

8 réponses sur “Le verger conservatoire du Bief”

  1. salut

    Et alors, c’est SI grave qu’un mag devienne « conso » ? N’est-il pas important au contraire que des magazines un peu obscurs soient enfin distribués en kiosque pour porter leur parole un peu plus loin et permettre a d’autres de decouvrir un monde qui leur semble si lointain et qui finalement ne l’est pas ?

    :o) Au contraire, tu devrais te rejouir que le « Bio » fasse vendre, cela signifie qd meme que le marché s’agrandit et que de plus en plus de consommateurs soient touchés, non ? ;o)

    Plein de bisous

    Marion, CONSOmatrice ;o) (PS : le verger est splendide !!!)

    1. Hello

      Terre Vivante est, entre autre, un éditeur qui a en son sein des livres pronant la sortie de la conso à tout va (negawatt, facteur 4, …). Ils sont juste sur un terrain un peu glissant, c’est tout. Il faut rester crédible et ce n’est pas facile car ils ont une grosse boîte à gérer maintenant, leur centre est devenu un centre visité par des milliers de visiteurs, leurs ventes explosent. Tant mieux bien sûr. Nous avons nous même ici une bonne partie des livres qu’ils ont édité, nous avons participé à ce qu’ils sont aujourd’hui. Pour l’instant, je trouve qu’ils s’en sortent bien, et que le mag ne pâtit pas trop de ce nouveau format. Le problème de la pub dans ce type de mag, c’est qu’il est difficile de dire du mal de ses annonceurs ensuite. Pour l’instant, ils peuvent encore les choisir, cela n’est donc pas un soucis, espérons qu’il le pourront toujours. Une fois de plus, c’est à nous, lecteurs et consommateurs de faire attention.

      « … que le “Bio” fasse vendre,… que le marché s’agrandit … que de plus en plus de consommateurs soient touchés… ». Eh, t’aurais pas fait une école de commerce toi ? :o) Si bien sûr, plus les gens seront touché par le bio, moins on passe pour des extraterrestre, et mieux se porte la planète, et donc nous, donc tant mieux, je suis heureux de voir cela.

      Merci pour le verger, on est impatient de voir ces arbres grandir :o)

      Bizz

  2. Salut le Bief,
    Le paillage des futurs arbres fruitiers ne va pas t-il être le terrain d’éclosion de larves de xylophages, nuisibles à ce verger ?
    La question est posée.
    Et pour le magazine des « quatre saisons », cela fait plus de lecteurs, et plus de gens convaincus d’être à l’écoute de son potager en cultivant autrement…

    1. Hello,
      Pour les larves, paillage ou pas, il faut de toute façon ramasser les fruits tombés à terre pour (tenter d’) éviter ce genre de soucis. Je vais essayer de remettre la main sur ce numéro des 4 saisons, on en saura peut-être plus.
      D’accord aussi avec la 2ème remarque, comme je le disais à Marion, comme dans toute chose se rapportant à un changement d’état, il faut juste rester vigilant, c’est tout. Mais oui, plus il y aura d’adeptes de ce type de revues, mieux devraient se porter nos terres. Reste juste à abonner barnier et consorts pour qu’ils voient tout ce qu’il est possible de tenter :o)
      Antoine

  3. Bonjour,

    Nous avons lu avec intérêt vos pages sur le verger. Nous avons décidé de faire un verger conservatoire sur un bout de terrain que nous venons d’acheter et de participer à l’appel à projet du CR de Bourgogne. Serait -il possible d’en discuter avec vous. Est-ce possible de vous appeler au téléphone ou de venir vous voir ? Nous n’avons pas d’expérience dans ce domaine mais nous sommes très préoccupés d’écologie et comme vous attachés aux matériaux sains et aux techniques traditionnelles.
    Cordialement.

    Sophie et Alain MEO

    1. Salut,
      J’ai validé votre commentaire en supprimant le téléphone, pas de raison qu’il devienne public ^_^
      Pas de soucis pour nous appeler ou venir nous voir. Même si vu le jeune âge des arbres, il n’y a pas grand chose à regarder. De plus, il n’en sont qu’à leur première année dans le verger, et certains commencent tout juste à s’acclimater. J’ai eu aussi trois décès, vu que deux n’ont pas pris du tout, et un a été bouffé par des chevreuils. ^_^
      A+
      Antoine

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