Les Vergers Conservatoires et Fourragers du Bief sont enfin créés!

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Oui, oui, en juillet 2014, même s’il reste des choses à faire, je peux déjà annoncer la création effective de ces Vergers Conservatoires et Fourragers du Bief!

Enfin, disons que tous les arbres sont plantés. 🙂

Car nous n’en sommes pas encore à la fin, non, non, en juillet 2014, il manquait encore :

  • du grillage sur toutes les clôtures autour de tous les arbres
  • l’abri à moutons
  • les moutons
  • les abeilles et leurs ruches
  • quelques clôtures
  • le poulailler et des poules
  • la haie mellifère
  • et d’autres petites choses encore…

Bien sûr, c’était en juillet 2014, aujourd’hui, la liste est bien plus courte! ^_^

Mais chaque chose en son temps.

C’est important de prendre le temps. On n’évite pas forcément les erreurs, on les limite, mais en tout cas, on profite de le prendre, car c’est déjà une belle chose de prise!

Au début, avant les premiers coups de pioches et de masses, le projet ressemblait, sur le papier, à cela :

Ce n’est qu’un des nombreux schémas imaginés, car organiser un grand territoire vide avec des postes dont on ne connaît pas grand-chose n’est pas aisé, c’est plus simple d’enchaîner les schémas sur du papier. Je n’ai jamais eu de moutons, ni planté beaucoup d’arbres, ni eu beaucoup de poules, ni eu un tel terrain à occuper, ni eu d’ailleurs à imaginer un jour l’éventualité d’un tel projet.

Esquisse du projet

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Et puis, sur le papier, c’est une chose, mais une fois les pieds dans les bottes et face à un grand champ tout vide, c’en est une autre.

Et pourquoi tel arbre ici ?  Et comment cela sera-t-il exploitable ? Pourrais-je mettre une échelle ici ? Passer en brouette là ? Et le soleil alors ? Pourquoi n’y auraient-ils pas tous droit ? Et cet arbre, combien va-t-il faire de haut ? Jusqu’où ira son ombre dans 15 ans ? Et les fleurs, sont-elles blanches ou roses ? Où ces points de rose seront-ils jolis sur cette pastelle géante à venir ? Et les animaux, comment leur donner accès à l’eau en toute saison ? Par où vont-ils circuler ? Où mettre l’abri ? Les vents, le soleil, l’ombre et l’humidité seront des facteurs importants pour chaque abri à animaux, pour chaque arbre, chacun ayant sa propre vie et ses propres besoins. Le vent viendra de là, un arbre supportant quelques rigueurs s’y plaira donc mieux, mais qui pollinise-t-il le mieux ? Donc il faudra que celui-ci ne soit pas trop loin… Oui, les arbres ont aussi leurs préférences sentimentales et de pollens. Tant de facteurs et de variables, et un si grand espace vide… si vide alors… 🙂

Des centaines et des centaines de questions, dont les réponses s’entremêlent et nous emmêlent, nous freinent dans nos décisions, dans les choix… Alors j’ai lu, beaucoup lu. Et toutes ces connaissances ont moulé ce qui s’adaptait, non pas le mieux, je n’aurais pas cette prétention, avec nos envies, la topographie locale, nos goûts, le hasard et sûrement d’autres choses encore.

Après quelques plantations en hiver 2013, le projet à venir pour 2014 devait en fait ressembler à cela :

Projet_2013

Typiquement un plan fait au chaud dans un bureau. ^_^

Oui, je trouvais par exemple que de rapprocher tous les arbres des entrées des pâturages serait plus pratique pour l’entretien et les récoltes, sans devoir descendre jusqu’au fond du champs, oui, car il y a des pentes aussi…

Alors, une fois les pieds dans les bottes, et une fois face à tous les trous à faire pour ces plantations en hivers 2013, j’ai finalement opté pour une nouvelle disposition. j’ai éclaté tous ces fruitiers qui étaient trop proches les uns des autres. Cela m’est apparu évident sur le terrain. C’est un modèle plutôt extensif, certes, il y aura plus de chemin à parcourir, mais chaque arbre profitera aussi mieux du soleil, et le rendu global devrait aussi être beaucoup plus esthétique dans 5, 10, 20 ou 50 ans (et plus encore pour de nombreux arbres).

Voici donc le projet en 2014, tous les arbres ici représentés sont donc, en juillet 2014, aussi réellement plantés.

Projet_en_2014

Et pourtant, en 2015 et 2016, ce schéma va encore évoluer, mais oui! C’est fou ça? Comment est-ce possible?

Dire que nous verrons tout cela une autre fois!

Oui, on prendra le temps d’arriver jusque là. 😉 Comme je le disais précédemment, c’est bon de prendre le temps de prendre le temps.

Alors, en attendant, quelques photos de ces vergers, vus de l’étang, avec un peu de faune locale…

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Une tranchée contre la montre… Vidange 2012, suite et fin.

Mais quels étranges matériaux ! Que sont-ce tous ces petits stalagmites ?
Mais quels étranges matériaux ! Que sont-ce tous ces petits stalagmites ?

Pas la peine d’égrener le temps plus longtemps, ce chantier là est terminé, à l’heure où j’écris ces lignes, depuis deux mois déjà !

Mais, ce n’est pas une raison pour ne pas vous en faire profiter !

Et puis cela fait encore partie de la vidange de l’étang 2012.

Ce chantier s’est déroulé du 26 novembre au 4 décembre 2012. Juste dans la semaine qui a suivi le WE de vidange de l’étang, conté dans les précédents articles.

La mission ce coup-ci : creuser un canal de communication plus profond entre la partie arrière gauche et arrière droite de l’étang.

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L’idée est d’améliorer la circulation d’eau entre les deux parties de l’étang. L’île est accessible via un pont en pierre, qui sépare donc l’arrière de l’étang en deux.

La partie arrière-droite est bien envasée. Un réseau racinaire très important retient le tout en une masse compacte, étouffante. Le niveau de l’eau est bas et, en été, j’y ai même observé des zones entières au-dessus du niveau de l’eau. Creuser un chenal permettrait aux poissons de mieux circuler, ainsi qu’à une eau plus fraîche.

Je voulais aussi voir la profondeur réelle de toute cette vase, afin de mieux prévoir ce que nous allons faire pour l’enlever, soit de manière manuelle, ou plutôt mécanique. Un épandage serait peut-être même possible. La quantité est importante et, de plus, avec tous ces végétaux, et toute cette boue, à la brouette, cela semble vraiment impossible, ou trop décourageant quand on est tout seul.

Et ça fait des grands slourps ! Et ça fait des grands sllllwourpssss !
Et ça fait des grands slourps ! Et ça fait des grands sllllwourpssss !

Un canal, oui ! Toute la masse, non ! Trop dur.

Un chouette chantier qui m’aura pris quelques longs après-midi, avec un but, terminer ce chenal avant la montée des eaux.

Cuissarde de pêche obligatoire ! A certains endroits, on s’enfonçait vraiment, le niveau de l’eau était parfois un peu haut, mais surtout, il y a beaucoup de boue, sur les outils aussi, on s’en met un peu partout sur les cuisses en y appuyant la pelle pour prendre appui.

Pelletées difficiles avec ces racines longues, qu’il faut alors sectionner à la pioche de cantonnier (sorte de houe très large, mon outil le plus indispensable !) auparavant.

Pelletées lourdes, avec ces racines gorgées d’eau, cette boue gorgée d’eau, cette vase, gorgée de boue, cette eau gorgée de boue. Ce sont des tonnes de boue à jeter toujours plus loin. Toujours plus haut.

Mais pelletées salvatrices ! Chaque masse ôtée est une entrave en moins à la circulation libre de l’eau ! :o)

Je n’en dirai pas plus, mais je vous montre le reste…

Ainsi se terminera cette vidange 2012. La 2013 je l’espère se passera aussi bien.

D’ici là, bien d’autres chantiers auront eu lieu, et ont déjà eu lieu pour certains. Nous en reparlerons sûrement par ici…

Vidange 2012, le jour j, l’instant i, le temps t !

 

Ah ! Il fait moins le malin sans son eau, hein ?! ^_^

Et pourtant, peu de photos de l’évènement.. Je tâcherai de programmer un(e) photographe la prochaine fois. Difficile de bosser de l’intérieur de l’étang, du fond du puits, ou de faire passer des seaux de poissons avec un appareil dans les mains.

Bon, je me serais bien planqué derrière mon appareil cette année, mais cela n’aurait pas été très sympa pour les nombreux amis volontaires de passage, dont certains ayant une certaine expérience des vidanges d’étang, c’est important ! Le poisson est vivant et très sensible. Moins on se plante, mieux il survivra !

Après avoir fermé, la veille, la bonde de l’étang, afin d’éviter d’avoir à repêcher de nuit comme l’année dernière, je me suis donc levé tôt ce dimanche matin pour rouvrir la bonde, toujours une joie de faire ça tout seul. Il faut que je trouve une solution pour mes vieux jours, parce que je ne le ferai plus ainsi, passé un certain âge, si je le dépasse. ;o)

Parce que soulever un bouchon, avec la pression d’eau d’un étang qui appuie dessus dès qu’on libère le moindre filet d’eau, c’est tout simplement impossible à la main !

Dès qu’on soulève le bouchon, l’eau s’infiltre par l’évacuation, mais avec toute cette eau, le bouchon est de suite aussitôt à nouveau réaspiré, impossible de le retenir ! Et encore, il est réaspiré quand vous êtes arrivé à le soulever, parce que, en général, l’aspiration est de toute façon telle qu’un filet suffit à aspirer/maintenir le bouchon au fond du trou qu’il bouche.

Même en passant une barre à mine (grande barre de fer très solide) et en faisant levier pour lever l’anneau vers le haut, c’est impossible tout seul, ça ne bouge pas.

Heureusement, un ami très bien équipé (oui, j’imagine qu’avec de tels mots clefs, les moteurs de recherches vont rediriger vers cet article moult types de visiteurs ou visiteuses… :o) ), dont je tairai ici le nom, pour les mêmes raisons 😉 , a  justement l’outil qu’il faut, sans blague !

A droite, lourde, glissante, mais purée, quelle puissance ! quelle efficacité ! Malheureusement, elle se sera blessée mortellement en passant le puits, quelle n’aurait pas dû passer. Elle sera donc passée par notre cuisine. Elle, car avec tous les œufs qu’elle avait en elle, aucun mâle, brochet ou non, ne pouvait concurrencer.

On le voit ici juste à côté d’un des rares cadavres (et hop! encore plein de lecteurs bizarres grâce à ce mot clef ! euh, en fait, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose… ;o) ) de cette vidange (en dehors des petits poissons qui sont beaucoup plus sensibles, j’ai dénombré deux-trois grosses carpes, coincées ou trop blessées, et ce brochet).

Un cric à cliquet, à l’ancienne, intégré dans cette pièce de bois. Il soulève plusieurs tonnes, et aussi mon bouchon.

Bon, à maintenir, tout seul, en milieu humide, au-dessus d’un puits de plusieurs mètres de profondeur avec la crainte qu’il n’y tombe, annulant ainsi au dernier moment tous les efforts des jours précédents, sans compter les difficultés pour le récupérer.

Une photo du puits datant de la 1ère vidange.

Pas facile, donc, de le maintenir, tout seul, au-dessus d’un puits de plusieurs mètres de profondeur, avec de l’eau jusqu’en haut, pas comme sur la photo ci-dessus, en remontant, click après click, le quillon, qui, trempant toute l’année dans l’eau du puits, pèse tout de même son pesant d’eau, de bois, d’algues. Et font de ce quillon un objet assez difficile, voire impossible à saisir, maintenir, sortir. Tout long, glissant et lourd qu’il est (et hop! encore des nouveaux visiteurs/visiteuses).

Bon, là, il est déjà tout sec, mais comme dit, les photos sont prises quand c’est possible… :o)

Surtout quand on doit déjà maintenir, tout seul, au-dessus d’un puits de plusieurs mètres de profondeur un cric à cliquet, à l’ancienne, intégré dans une pièce de bois et pesant déjà son pesant d’ennuis, de bois et de ferraille d’antan, robuste et fiable.

Alors, tout seul, le cric en plomb, le quillon en plomb et vase, le tout au-dessus du puits sans fond, à 8h du mat’, après de courtes nuits et longues journées, avec la crainte de tout laisser choir.

Et ce fichu courant qui fait rien qu’a vouloir aspirer mon bouchon comme un fou !

Et pis cette heure qui fait rien qu’à avancer super vite, même sans montre, je sens vite ces choses-là ! Le temps passe toujours trop vite de toute façon.

Il faut que l’étang continue de se vider ! Il faut arriver à faire en sorte que la pêche se fasse à l’heure prévue ! Pas facile.

Tout comme pour les cuisinières à bois où il faut prévoir la température et le bois qu’on y insère en fonction, il faut arriver à faire ici en sorte de ne pas me tromper de 3h.

Une fois le bouchon ôté, il n’y a plus qu’à accueillir les arrivants, boire du café, et attendre le bon moment. Au moins, celui-ci est assez facile à prévoir, le bon moment, c’est tout simplement le dernier. :o)

Car, quand l’étang termine de se vider, le poisson sort avec les dernières eaux. Il faut donc être prêt pour ce moment-là, tout les poissons sortant plus ou moins en même temps.

Tout doit donc être prêt pour le moment m. :o)

Moment assez court, comparé aux jours qui ont précédé, mais assez intense, il faut veiller aux différents postes, vérifier que tout soit fluide, que rien ne bloque l’avancée de la masse finale : l’eau et les poissons, suivis par une coulée de boue qui emporte tout ce qui reste sur son passage.

Les derniers poissons sont sortis des bacs temporaires vers les bacs situés plus haut.

Je ne sais pas si c’est à cause des changements d’eau de ces deux dernières années, ou à cause de l’espace soudain pour chacun suite aux nombreux décès de l’année passée, mais les carpes, qui pourtant ne dépassaient jamais les 30-35cm habituellement, avaient bien grandi. Je pense qu’on en a vu qui devaient faire dans les 40cm. Voui, pas de photos, désolé.

Beaucoup de carpillons (jeunes carpes de l’année (5-6cm)), et bien peu de carnassiers, sur les 5-6 brochets remis à l’eau l’année dernière, seuls deux avaient survécu, dont une femelle qui vient de mourir. Et, à l’heure où j’écris ces lignes, on aurait repéré, proche d’une rive de l’étang, le deuxième brochet, sur le ventre. Bref, plus de carnassiers pour l’instant. Je suis sur l’affaire et devrai pouvoir en remettre avant le printemps, voire pendant l’hiver si cela est possible.

Alors, une fois les derniers poissons passés, pendant qu’une partie du matériel est rangé, d’autres s’affairent à boucher à nouveau l’étang, le laisser se remplir pendant une dizaine de minutes, cela suffit à ramener, par des volontaires pagayeurs, plein de vase devant la sortie, ouvrir à nouveau la bonde, accompagner la vase à coup de pelles pagaies et reboucher à nouveau l’étang. Et ainsi de suite autant de fois que le plaisir s’en fait ressentir. :o)

Autant dire qu’au bout de l’équivalent d’une benne, on finit par se dire que c’est déjà ça de parti, en plus du reste.

Le temps de saluer une partie des volontaires, le temps de faire des bises et serrer des mains, offrir du poisson à qui veut en emporter, et ainsi se termine cette phase de la vidange 2012, une étape importante et qui se termine toujours par un bon banquet, encore une fois préparé et organisé de main de maîtresse (grooooar) par ma femme d’amour, et ses volontaires enfants/cuisine (qui ne furent pas que des femmes) qui encore aura su régaler une joyeuse troupe de volontaires affamés qui débarqua alors.

Les amis sont là, les discussions sont joyeuses et toujours aussi intéressantes. Les au revoir saluent en premier ceux qui viennent de loin, merci encore à eux pour cette visite, qui je le sais se refera. Les suivants ne tardent point. La journée était intense.

Mais n’est pas terminée pour autant. Pour moi et Virgile en tout cas, car, pour soulager les bacs à poisson, nous décidons, sur les conseils avisés de ceux qui se reconnaîtront ici, de commencer, dès aujourd’hui, la remise du poisson dans l’étang. C’est ainsi, que pendant une bonne heure encore, Virgile, Darius et moi avons encore emplis des seaux de poissons, carpes et carpillons, gardons et le brochet qui restait (qui semblait en relative bonne forme pourtant, comme quoi), pour les descendre, à l’échelle, jusqu’à les relâcher dans l’eau en y plongeant le seau doucement.

Ainsi, nous augmentions les chances de survie des poissons qui allaient passer la nuit dans les bacs en leur laissant plus de place, plus d’oxygène. Même si cela rallongeait encore cette journée.

Merci les enfants en tout cas. Puisque le lendemain matin, on terminait le boulot, toujours à coup de seaux. La pêche au canard dans les foires, où tu paies 4euros la partie de pêche pour trois canards et une daube en plastoc, c’est vraiment un autre monde, à côté de cette pêche-ci, à chaque coup on gagne, et pas de la daube, mais de la carpe, qui bouge et fait des ploufs. Un bon moment pour les enfants, et pour les poissons aussi, car nous avons la joie d’avoir des enfants qui respectent les animaux, et donc le poisson n’a pas plus souffert que si des adultes avaient pêché dans ces bacs, avec le même plaisir retrouvé des pêches de foire, sans nul doute. ;o)

Mais, je le sais déjà, tout ne fait encore que commencer, le prochain chantier a déjà démarré, l’eau monte, le principe est simple, le finir avant que l’eau ne monte trop.

Cette mission, et je l’ai déjà acceptée, va nous emmener faire un tour de l’île, un quart de tour suffira même…

La mission, rejoindre le pont de pierres avant la montée des eaux…

A suivre, donc… ^_^

Dernier jour avant la vidange 2012. j-1

La vidange d’un tel étang est un évènement de taille ! Pour nos modestes personnes en tout cas. ^_^

Et par-dessus tout, il faut que le poisson survive à tout ce chambardement !

Et au milieu coule… un étang.

C’est un évènement stressant pour les êtres vivants dans l’étang. Il va d’abord se vider petit à petit. Le poisson va rester jusqu’au dernier moment dans l’étang, inquiet de tout ce remue-ménage troublant l’habituelle quiétude des lieux. Au dernier moment, avec l’eau du fond de la baignoire, le poisson, déjà dans une promiscuité angoissante avec ses congénères, ou prédateurs, nés de toute façon dans la même galère, va se retrouver précipité au travers d’un trou de quelques dizaines de cm, passer un premier tunnel d’un mètre environs, traverser le fond d’un puits pour plonger en son milieu dans un trou d’une toute petite trentaine de cm de diamètre (voire plutôt 25cm), passer de suite un premier coude taillé dans la pierre à quasi 90°, et suivre alors l’eau, qui coule rappelons le avec une pression très forte, sur une bonne quinzaine de mètres dans un tunnel passant à 4m sous la digue. Le poisson débouche alors, à la sortie, dans une nasse installée là pour l’occasion et y être pêché une première fois dans une épuisette, mis dans un seau s’il est chanceux et ainsi directement aller dans un bac situé plus haut où il tentera de se remettre de tout cela et de comprendre ce qu’il fait là et ce qui vient de se passer. Et pour les moins chanceux, bien que le mot ne corresponde de toute façon pas à la réalité de leur situation, ils seront mis d’abord dans un bac temporaire, puis pêché une deuxième fois et partiront rejoindre leurs congénères plus haut. Tout ce petit monde devra supporter ensuite, le lendemain, une vidange du bac de stockage, une pêche à l’épuisette, un voyage dans un seau avec d’autres poissons, puis, après une descente à l’échelle, ils sont enfin doucement remis à l’eau, en trempant le seau directement dans l’étang.

Survive qui peut !

Et encore, toute cette cascade d’épreuves , c’est si tout se passe bien, rappelons-nous, ou non, notre première et deuxième vidange.

Il faut donc préparer tout cela soigneusement, ce qui m’est toujours un peu difficile. ;o)

Voilà comment cela se passe ici, au Bief.

La veille de la vidange, tout doit être prêt le soir, pour que la pêche se déroule au mieux le lendemain matin.

Pour commencer, il faut du matériel :

  • Des seaux ! Beaucoup ! Et des larges si possible ! J’ai peu de larges justement (j’ai surtout des seaux de chantier en caoutchouc noir, j’ai laissé ceux avec de la chaux de côté :o) ), et les poissons, les gros surtout, apprécient moyen les transports dans cette ambiance boîte à sardine. Il faudra que j’améliore ce point, les trajets courts n’en sont pas moins inconfortables et stressants.
    Il faut beaucoup de seaux, car, entre le point de sortie ou les bacs temporaires et les bacs définitifs plus haut, cela fait beaucoup de trajets. Pendant ces trajets faits par les membres de l’équipe de transport (oui, oui, chacun son rôle, j’y viendrai plus tard), le poisson, lui, continue de sortir, il faut donc pouvoir continuer à remplir des seaux. Si les seaux viennent à manquer, cela cause des soucis aux poissons qui se retrouvent alors plus nombreux redirigés vers des bacs temporaires situés près du point de sortie. Cela veut donc dire aussi qu’ils devront être repêchés pour aller vers les bacs définitifs, situés plus haut, près de l’étang. Ils auront donc un stress supplémentaire. Or, le stress tue chez les poissons aussi. Il faut donc assez de seaux pour ne pas casser le rythme. Pour nous, une petite douzaine suffit, mais c’est aussi parce qu’il y a assez de volontaires pour l’instant, les seaux tournent vite.
  • Des épuisettes. De vraies épuisettes !!! Pas des épuisettes de supermarché ou de rayonnage de pêche standard. Il faut trouver des épuisettes professionnelles, dédiées aux vidanges d’étang. L’utilisation est alors différente, beaucoup de charges en peu de temps. Il faut du robuste. Je le sais pour en avoir déjà cassé plus d’une. Surtout l’année dernière, mais c’était un peu particulier
    J’ai une adresse pas trop loin pour en trouver, il faut que je prenne le temps cette année d’aller en chercher, car, pour m’en faire prêter chaque année, elles sont vraiment différentes (manche en métal épais, maillons en ferraille, mais très souples, qui respectent le poisson, grandes).
Des épuisettes pour les vidanges d’étang !
  • Des bacs ! Il y a les bacs définitifs, les bacs temporaires, le bac avec l’eau de  réserve. Le nombre doit sûrement varier en fonction des étangs de toute façon.
    J’ai acheté trois grands abreuvoirs de 1100l en plastique (en promo dans un magasin du coin. Ben oui, vous n’avez pas ça, vous, au supermarché d’à côté ? pfff, on trouve jamais rien en ville… ;o) ). Ce sont les trois bacs dans lesquels les poissons vont attendre 24h, le temps qu’on vide un peu la vase et que l’étang se remplisse à nouveau un peu.
Nos piscines d’été…

Je me fait prêter aussi deux petits bacs dont on se sert comme bacs temporaires, près du point de sortie (cf première photo, avec les bacs blancs). Un troisième sera sûrement installé l’année prochaine. Deux faisaient un peu juste aux moments les plus chauds de la pêche.
Le dernier bac est un bac que l’on remplit d’eau, et qui est là au cas où on en aurait besoin, on l’aperçoit en arrière-plan sur la photo ci-dessus. Car une fois l’étang vidé, s’il y a un besoin urgent, ou non, d’eau, ce bac peut nous éviter de sinistres allers-retours. Il n’a encore jamais servi, pour les urgences en tout cas, mais c’est toujours sympa d’avoir de l’eau pour se rincer les mains, ou laver des outils, des tasses ou des verres… hum….

  • Une motopompe est un plus intéressant, car remplir tous ces bacs avec des seaux est tout simplement un pari bien trop aventureux en cette veille de vidange, surtout que les efforts physiques pour mettre tout cela en place et tout préparer ne manquent pas. 1100l quand même, fois trois… plus les autres bacs… brrrrr….
    La motopompe va donc me servir à chaque vidange, je voulais aussi une motopompe qui me permettra de remplir des bacs pour notre futur verger/poulailler/bergerie (je reviendrai sur tout cela cet hiver), qui se situeront plus haut que l’étang, et comme j’ai constaté qu’au Bief, tout prenait toujours des dimensions importantes, on a choisi une motopompe en fonction.
    Mais au fait, c’est quoi une motopompe ??? :o)
    Ben, c’est une pompe qui aspire l’eau, et ses grosses particules caillouteuses (le diamètre dépend des pompes) par un tuyau, et recrache le tout par un autre tuyau. C’est ce qu’utilisent les pompiers quand ils viennent vider les caves, ou les RDC inondés.
    Voici la nôtre. Je la mets en photo ici, car elle est très belle. Si, si…
Oui, oui. On a pris un modèle avec roues… Il faut dire que je suis plus souvent seul pour la manipuler, cela facilite grandement le transport.

Ce que la photo ne dit pas, c’est aussi qu’elle est assez puissante : 1000 litres par minute environ ! Avant que je ne comprenne que, pour simplement remplir des bacs situés à proximité, je pouvais faire cela à puissance réduite, j’étais déjà trempé. car sinon, j’étais comme dans un dessin animé, tentant de maîtriser un tuyau de 75mm de diamètre qui giclait puissamment de l’eau dans tous les sens. Comme un petit chimpanzé tentant de maîtriser la trompe de l’éléphant. Bref, j’étais trempé. Mais confiant quant aux performances de la motopompe pour son usage futur. ;o)

  • Un balai à poil dur. Genre un balai pour l’extérieur. Il sert à balayer la grille de toutes les feuilles mortes, ou de tous les branchages, et autres joyeusetés qui viennent empêcher l’eau de s’écouler correctement à l’endroit où le poisson est pêché.
  • Des pelles. Parce que cela sert toujours. Ici, les pelles servent souvent à ramener la vase de l’intérieur de l’étang vers le sortie, on s’en sert comme d’une pagaie.
  • Des volontaires. Oh oui ! C’est vraiment mieux à plusieurs ! Car la pêche est brève, mais intense. Il faut donc des bras, des grands, des petits, ils sont tous les bienvenus. C’est aussi ce qui rend ce moment toujours assez intense émotionnellement (nos vieux instincts de chasseurs face à l’abondance sûrement, ou la joie de partager une tâche commune dans la bonne humeur et l’attention. Ou la tension, je ne sais plus… En tout cas, merci encore à tous, comme d’hab, nous somme toujours très heureux de voir venir tout ce petit monde, curieux et motivé, sympathique et courageux, volontaire et audacieux, imaginatif et collaboratif. Troisième vidange et troisième aperçu de la gentillesse et de la sympathie des amis et habitants du coin ou non qui viennent nous aider chaque année.

Ainsi, cette année, pour enfin clore cet article et cette journée précédant le jour de pêche, contrairement à l’année passée, j’ai été très vigilant sur le niveau de l’eau.

Il faut en effet commencer à vider l’étang le jour d’avant, pour pouvoir pêcher le lendemain matin. J’ai donc ouvert la bonde de la grande baignoire le samedi matin, avec l’idée de refermer le tout en toute fin d’après-midi. Pour rouvrir  enfin le dimanche matin, tôt, pour que la pêche puisse avoir lieu vers 10h.

Sachant que :

  • l’étang e fait 57 ares – 1 île î sur une profondeur p allant de 0mm à plus de 2m30
  • Que l’eau sortante o- coule à une vitesse v dépassant celle du ragondin r au galop.
  • Qu’un brochet b aura, au prix de sa vie v, empêché pendant 1 minute 34 seconde l’écoulement de l’eau en se blessant mortellement lors du coude c à 90°.
  • Que le temps t mis l’année dernière par la précédente vidange sera le même – la quantité de vase enlevée qve alors + la quantité de vase créée qvc depuis.
  • L’eau o+ chaque instant qui arrive dans l’étang représente une quantité totalement inconnue, que l’on suppose à plus de deux litres par instant i

Alors :

  • A quelle heure h me coucherai-je cette année en cette veille de vidange d’étang ?
  • Quelle est la formule mathématique fm à développer pour prévoir une vidange le lendemain à 10h ?

hein ? alors ?

Qui a dit que le coup du problème d’école de la baignoire qui fuit ça ne servait à rien dans la vraie vie ?

Cela dit, je ne sais pas plus le résoudre dans la vraie vie non plus, les variables y sont bien trop peu négligeables.

Vidange 2012… ENFIN !!!! j-n

Non, c’est même pas un matin brumeux, mais une journée brumeuse… et humide. :o)

Et oui ! Enfin !

Pour cette troisième édition, grâce à toutes les personnes présentes, grâce à toutes les variables qui ont eu la bonne idée de se fusionner en une seule et belle réussite, grâce aux éléments aqueux et vivant qui se sont donnés l’atome de savoir-vivre nécessaire pour se laisser couler vers la sortie sans trop périr, et grâce à beaucoup d’autres choses encore qu’il serait bien trop long de tenter d’énumérer dans cette simple introduction, cette vidange 2012 de l’étang du Bief s’est plutôt bien passé !

Et ça, au vu de la première vidange, et de la seconde, c’est donc plutôt une très bonne nouvelle !

Le travail préparatoire d’un tel évènement est assez lourd, le travail en soi aussi, et le travail qui suit l’est tout autant ! La fatigue et les efforts physiques s’accumulent sur plusieurs grosses journées, une vidange représente une semaine assez chargée. Surtout quand il faut la fusionner avec le calendrier d’une semaine courante, avec son lot de travail quotidien.

L’étang fait un demi hectare, les poissons sont nombreux (bon, moins ici depuis l’année dernière, mais tout de même, 80 poissons de 3 kilos, plus les seaux de petits poissons, ça fait quelques centaines de kilos à gérer), le matériel nécessaire est imposant. Le nombre de personnes à réunir nécessite un Doodle à compiler au téléphone classique. Il faut gérer une liste de tâches pas trop longue, mais importante, car le jour venu, pendant l’heure où va se dérouler la pêche, il va s’agir de traiter et manipuler ni plus ni moins que des centaines d’êtres vivant, en souffrance et apeurés, sensibles à la douleur et au stress, même s’ils ne nous le crieront pas.

Pour éviter l’hécatombe, il faut donc s’organiser. Il faut avoir avec soi des personnes d’expérience, et aussi de la main d’œuvre. Et du matos.
Oui, quand on parle gros chantier, on dit matos, et pas matériel ! ^_^

Bon, pour commencer, et terminer cette simple introduction, hum, il fallait aussi pour cette année une innovation par rapport aux années précédentes…

Malgré le brouillard environnant, on la devine bien ici.

Mais ! Mais ! Un trou en plein champ ?!?

A moi le trésor de la momie !!!!

Hein ? ah non, en fait, c’est juste une buse en béton (un tuyau en ciment quoi) de 80cm de profondeur environs, et, à mi-chemin, un tuyau part perpendiculairement rejoindre un tuyau un peu plus gros situé à une bonne vingtaine de mètre plus bas dans le champ, qui lui-même va jeter à 800m (? environs…) l’eau du trop-plein de l’étang.

Eh oui ! De nombreuses années plus tard, la voilà en tout cas à nouveau à l’air libre cette grille, prête à recueillir à nouveau les eaux s’écoulant par la sortie. Pas l’eau de vidange, car la pression et le débit y sont là bien trop important pour ce tuyau de quinze / vingt cm de diamètre. Mais les eaux de ruissellement qui s’échappent et coulent par là, oui !

C’est autant de moins qui ravinera le champ, et puis c’était dommage de ne pas utiliser ce tuyau installé là (avec tant d’énergie(s)) pour cela.

Bon, bien sûr, il a fallu pour cela retrouver d’abord l’endroit, et puis ensuite il a donc fallu creuser, et creuser, puis creuser encore pour dégager toute cette zone plus profondément encore. Une petite terre bien argileuse et trempée, tassée par les dernières vidanges et les vaches, un vrai délice. Rien de bien trop lourd, mais c’est surtout qu’il y en a beaucoup. :o)

Et puis, il a fallu aussi faire tout cela avant que notre équipe d’experts ne vienne installer le système de pêche déjà utilisé par le passé. Il faut déjà bien du temps pour le mettre en place, et le fixer solidement en l’arrimant avec de gros piquet en bois à enfoncer profondément. Il faut dire que la pression de l’eau sera forte.

Nous verrons de toute façon que toute cette terre repoussée n’est rien en comparaison des travaux effectués dans l’après-vidange… mais ça, ce sera pour une prochaine fois, après la vidange elle-même.

 Et avant cette vidange, il y a le jour précédent la vidange, jour que je vous conterai très bientôt…

Un dernier regard…

Après plusieurs tassements, après plusieurs brouettes et remorques (de voiture) de gravats sur le chemin, nous avons décidé de déverser 15 tonnes de mélange « spécial chemin » d’un seul coup, un mélange de cailloux de différentes granulométries qui avec le temps se tasse et forme un revêtement très compact, idéal pour les chemin donc. On verra avec le temps.

Cela dit, comme le conseil venait de quelqun de confiance, j’y suis allé les yeux fermés, enfin, à demi :o)

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La Pierre.

Elle est belle. Elle est dure. Elle est Froide. Elle est solide. Elle a la taille d’une tête d’homme, un peu moins peut-être.

Mais maintenant on sait à quoi elle ressemble. La Pierre.

Implacable, elle a sabordé une vidange purificatrice qui aurait pu se passer sans embrouilles. Elle a sans sourciller embêté une dizaine d’individus qui ne lui avait rien fait. Elle a du fond de son trou ourdi un complot maléfique qui n’avait comme unique but que de répondre à l’omniprésente loi de la gravité, une action simple et unique qui consistait à se tenir là, immobile, au fond de son trou, à peut-être ourdir un plan machiavélique. En tout cas, elle était là. Simplement posée au fond de son trou, bloquant tout passage, sous l’eau à 3m50 de profondeur.

La vilaine pierre.

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