Nom d’une trogne!

Tout en cheminant dans les petits travaux agricoles décrits précédemment, j’ai aperçu un tronc tombé sur la limite de la propriété.

Il a dû tomber dernièrement, on voit sur son côté droit comme il a cassé. Mais cet arbre n’était pas qu’un simple arbre (un Charme en l’occurrence), non, il s’agissait aussi bel et bien d’une belle trogne!

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Mais, qu’est-ce que c’est que ce truc, une trogne ?

Oui, déjà parce que, d’habitude, on aurait envie de parler d’une trogne pour un visage, une gueule, un faciès…

On défini ainsi une trogne : « Visage rougeaud et rieur d’un gros mangeur ou buveur. » (ça fait envie! 🙂 )

D’ailleurs, après avoir regardé les belles galeries photos exposées sur le site du journal le plus lu dans les terriers 1, on peut comprendre aisément d’où vient l’usage de ce mot « trogne » pour désigner, entre autre, le visage d’un être vivant.

Mais surtout, impossible de parler des trognes sans citer ce beau livre que j’ai eu grand plaisir à lire : Les Trognes, l’arbre paysan aux mille usages.

Après avoir lu ce livre sur les trognes, adieux visages rougeauds, car alors ce mot trogne reprend une beauté qu’on lui avait ôté! 🙂

En effet, ces arbres, taillés périodiquement à la même hauteur, produisent durablement du bois (de chauffage, manches à outil, perches,…) du fourrage ou des fruits, et plus encore.

Si vous cherchez une idée cadeau, ce livre est parfait et utile!
(Pas pour moi, je l’ai déjà! 😉 )

Alors, je ne vous définirai pas moi-même ce qu’est une trogne, car la quatrième page de couverture le fait déjà très bien (le livre encore mieux!) :  » Tout le monde a vu un jour ou l’autre une trogne sans le savoir ! Toutefois, combien de personnes savent qu’il s’agit d’un arbre régulièrement taillé ? Les trognes, appelées aussi têtards, têteaux, tronches, émondes, émousses, rousses, cosses ou chapoules… sont les témoins d’une longue histoire entre l’homme et le végétal. Elles ont joué un rôle essentiel dans l’économie paysanne partout en Europe dès l’Antiquité, en fournissant en permanence du bois de chauffage, du fourrage, des outils… Mais, depuis les années 1950, la mécanisation de l’agriculture et la généralisation des énergies fossiles «bon marché» ont conduit à la destruction et à l’abandon des trognes. Aujourd’hui les préoccupations environnementales soulignent leur importance, comme source d’énergie renouvelable et comme espace de biodiversité exceptionnel. Ce livre est une invitation à découvrir la culture et l’intérêt écologique de ces arbres oubliés. Il nous donne des clés pour comprendre ce formidable patrimoine végétal et faire en sorte qu’il retrouve sa place dans le paysage. « 

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Sur la photo ci-dessus, on voit d’autres sommets de nos trognes. Leur forme est caractéristique, le tronc surmonté d’une grosse boursouflure laissée par les dizaines de coupes qu’a subi l’arbre depuis sa plantation.

Nous avons ici, au Bief, environ 8 trognes de Charme (appelé aussi Charmille)2. Ils étaient utilisés comme source de bois de chauffage pour l’ensemble du lieu-dit Le Bief (qui comptait plusieurs cheminées). Je n’exploite pas moi-même ces trognes. C’est un travail énorme que de faire son bois soi-même. Je le sais pour déjà assumer la fin de la chaîne de production moi-même. Alors, partir de l’arbre, je n’en ai pas le temps. Dommage, j’ai pourtant ici une belle ressource. Il faudrait peut-être que je trouve une personne que cela intéresserait, et partager le fruit de son labeur.

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Le livre ci-dessus explique très bien comment reprendre une trogne abandonnée et la remettre en « exploitation » sans la tuer. 🙂

Pour avoir déjà fait des coupes sur ces arbres (quand j’ai besoin d’un long tronc bien droit pour certaines installations au jardin ou ailleurs), j’ai déjà constaté l’énorme ressource en bois que représentent 8 trognes sur un si petit espace. En effet, c’est l’équivalent d’une petite forêt qui pousse ici sur un seul tronc !

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Les trognes ajoutent aussi une ressource qu’on pourrait penser d’inattendue, de la terre! De la très bonne terre! En effet, il n’est pas rare que se forment, au milieu de toutes ces branches, de petits bassins de récupération d’eau de pluie. Zones plus humides où poussent végétaux, où croassent parfois des animaux, où viennent boire insectes et oiseaux, où tombent les végétaux (ceux qui ont poussé là, d’autres, amenés par le vent, les feuilles…). Toute cette vie et cette vitalité finit souvent par creuser l’arbre, ces matériaux glissent alors dans ce creux, se transforment en s’ajoutant au bois et terminent en un fabuleux compost récupérable pour nos jardins. Enfin, vu les doses, c’est une excellente terre à semis ou pour rempotage. 🙂

Risquant le tout pour le tout (c’est à dire presque rien dans ce cas précis ^_^ ), j’ai grimpé au sommet de la boule d’une trogne, la base des troncs/branches que l’on coupe. Cette fameuse zone où se stockent les matériaux décrits précédemment. Voici donc le dessus d’une trogne.

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Et la terre qui s’y forme déjà.

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Le temps passant, cette terre humide et les insectes vont creuser le bois, les trognes n’en meurent pas pour autant. Une fois que le trou se forme et que le tronc se creuse par endroits, la terre se forme aux étages inférieurs et finit par être plus facilement accessible. Voyez plutôt une photo de cette terre que l’on aperçoit dans le creux de la trogne ci-dessus. Issue de la décomposition du bois, des végétaux. Je m’en suis déjà servi plusieurs fois, mais il y a toujours de la nouvelle terre qui se forme.

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Les trognes peuvent donc aussi fournir en terre de semis/rempotage!

Bon, en tout cas, le Charme tombé au sol (et ses nombreuses branches) aura aussi fini partiellement dans mon insert, reste encore ce beau tronc (mais rongé), qui restera dans le champ, servant ainsi à de nombreux animaux qui viendront s’y loger et se délecter des moult ressources apportées par un morceau de bois se dégradant.

Voyez, deux ans plus tard, en septembre 2016, à quoi ressemble la trogne tombée au début de cet article, en septembre 2014!
Oui, j’ai mis du temps à le rédiger! 🙂

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En tout cas, vive les trognes et les ressources utiles et renouvelables!

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  1. Vous aurez reconnu le super journal La Hulotte (très belle idée cadeau!)
  2. Le Charme est souvent confondu avec le hêtre, pour les reconnaître, une bonne vieille astuce mnémotechnique puisqu’un petit dicton rappelle les différences : « Le charme d’Adam est d’être à poil » (traduisez : le charme a des dents, le hêtre des poils). J’adore… ^_^

Comment tuer une souche d’arbre… comme un chardon !

Et oui, parfois, on ne fait pas qu’en planter. Certains arbres dérangent et il faut les enlever, mais que faire alors de la souche ? Comment, si on n’a pas besoin de l’enlever de suite, au moins tuer l’arbre afin qu’il ne reprenne pas ?

Je sais, c’est dur de lire ce qui précède, et de l’écrire aussi qu’on se le dise, mais ayant appris une astuce plutôt simple, économique et écologique, j’avais cœur à la partager.

C’est un « ancien » qui me l’a apprise. Cela ne change pas grand chose à l’astuce, mais cela valide de suite sa fiabilité. Si je vous avais dit que c’était mon petit cousin de 7 ans qui me l’avait dit, peut-être l’auriez-vous lu différemment, et vous auriez eu tort, car on a tant à apprendre de ces petits cousins de 7 ans. ^_^

Toujours est-il que cet ancien me contait l’autre fois qu’avant, les gars s’promenaient toujours avec un peu d’gros sel dans la poche. Quand y voyaient un chardon par exemple, ils le sectionnaient à quelques cm du sol, et dans la tige creuse y plaçaient quelques grains de sel. Radical. Le sel se diffuse par l’intérieur et tue alors la plante, jusqu’aux racines ! Et sans nuire aux plantes alentour !

Il me suggérait donc, afin que ne repousse plus le noisetier que j’avais coupé au bord de l’étang, d’y appliquer la même recette !

ndantoine : pour info, ce noisetier avait eu la bonne idée de pousser au bord de l’étang, mais juste au dessus de la sortie d’eau pour la vidange de l’étang et, si ce n’est à cause des feuilles/branches/noisettes qui tombaient justement à ce stratégique endroit, la souche et ses racines sont profondément ancrées dans la maçonnerie de pierres qui surplombe tout le système d’évacuation. Si cela venait à s’effondrer, tout serait bouché.

Matériel de base donc, un appareil à faire des trous, ici mon vilebrequin avec une mèche en rapport avec la souche, et du gros sel (ici un reste de saumure qui a servi à saler du jambon (non, pas la peine de rappliquer, on a rien fumé du tout c’est juste de la récup d’un voisin)).

Il faut remettre du sel de temps en temps, ce n’est pas aussi rapide avec un arbre qu’avec du chardon, il faut donc en remettre selon la météo.

De plus, notre noisetier ayant les pieds dans l’eau, c’est un cas un peu particulier, que je règlerai lors de la prochaine vidange, fin octobre normalement.

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[ndantoine : Mise à jour de l’article avec des photos de la même souche en mai 2014 : http://www.lebief.fr/2015/04/26/comment-tuer-une-souche-darbre-resultat-du-test/ où l’on peut donc voir le résultat de ce sel sur la souche]

Un article super sexy !

Alors là, si avec ce genre de titre et donc de mots clefs, je ne monte pas dans les charts des top sites du ouebe…

Tout feu ! Tout flamme !

Un article court, car il est déjà tard mais qui trainait dans un recoin de mon esprit. Autant s’en exorciser.

Alors comme l’été arrive, il est temps que je vous parle de l’allumage de l’insert Godin 851HR. Et ceci vaut certainement pour bien d’autres inserts.

Tout feu, tout flamme que je disais… chaud derrière … la vitre !

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L’hiver sera rude disait l’indien…

DSC00019Pour une fois, je vous mets une info fraiche, je garde mes articles en retard pour plus tard, ça changera un peu ^_^

L’activité du jour, et certainement de ceux à venir, ranger les 30 stères de bois tout juste livrés

Oui, j’ai vu un indien l’autre jour, il m’a prédit un hiver très rude. Il tenait l’information d’un homme blanc qui n’arrêtait pas de couper du bois parce que  l’indien lui prédisait un hiver très rude parce qu’il voyait sans cesse cet homme blanc couper du bois. Bref, cette année, on a su prévoir large, ainsi, nous devrions en avoir encore pour l’année prochaine où nous en reprendrons encore un peu plus, histoire de commencer à se faire un stock avec une ou deux saisons de séchage supplémentaires.

Mais comme toujours, pour l’instant du moins, au Bief, pour pouvoir faire cela, il faut d’abord faire ceci, et enfin cela pour démonter ceci, pour pouvoir enfin terminer ce qu’on a commencé, si on s’en souvient encore :o)

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Premiers tests de la cuisinière bois Châtelaine de Godin

dsc00340Voilà, l’hiver n’est pas encore terminé, cela ne fait que de toutes petites semaines que nous utilisons ce matériel, nous sommes donc loin d’en avoir fait le tour, au contraire, mais peut-être pouvons nous déjà faire une première synthèse des travaux effectués ici pour l’installation de notre insert Godin 851HR et de la cuisinière bois/gaz/électricité Chatelaine de chez Godin toujours.

une première constatation s’impose, le chauffage et la cuisine au bois, ce n’est pas magique comme la fée électricité, ici, il faut s’adapter à certains paramètres…

Et puis aussi, pourquoi donc cette photo en en-tête de cet article ?
Comme je n’avais pas de nouvelles photos de la cuisinière à vous proposer, voilà donc une nouvelle photo du Bief prise avant-hier dans son environnement ^_^

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