Par une nuit glaciale…

Entendu sur Europ’ hier soir, une brève d’un flash aux environs de 20h.

[…] La nuit dernière, un mauvais blagueur (ou une) déclenche la sonnerie incendie en pleine nuit du bâtiment de l’internat filles du Lycée Varoquaux à Tomblaine (54510). En toute logique, le bâtiment est évacué. On s’aperçoit alors que ce n’est pas un vrai incendie mais une malveillante malveillance. Brrrrr… L’ambiance est glaciale, tout le monde est dans la cour, en pleine nuit, en tenue de nuit, à Tomblaine, 54, sur une belle cour en béton bien dur et froid, températures négatives assurée.

L’ambiance se glace alors encore plus quand au lieu de rentrer, tout le monde est sommé de rester dans la cour de récréation, jusqu’à ce que le vilain canard se dénonce !

Trop classe la gestion de crise, très pédagogique. Peut-être était-ce une reconstitution historique ?

Car ce doit être long 25 minutes dans une cour de récréation du lycée où se retrouve consigné un bâtiment entier d’enfants qu’on confié leurs parents à l’Etat pour qu’ils soient chéris et instruits. C’est long de se retrouver complètement frigorifié sur le bitume d’une cour gelée, responsable ou non d’avoir déclenché cette sonnerie. Le tout sous zéro degré celsius bien sûr. Ça fait aussi un peu peur d’être en pyjama, la nuit, dans le froid. Parfois loin des siens.

Finalement, tout le monde est rentré, le vilain canard ne s’est pas dénoncé. Bien fait ! L’info aurait pu cela dit passer inaperçue.

Après l’avoir écoutée, je l’ai entendu. Et réalisé.

Et cela me fait penser à certaines scènes qui se sont déjà produites dans certains camps, sauf qu’on en prenait un au hasard en plus pour lui flanquer une balle dans la nuque pour l’exemple. Violent quoi. C’est bizarrement la même ambiance ce soir là. Des enfants, la nuit, dehors en pyjama les pieds dans la neige, à la merci d’une personne dérangée elle aussi , ce qui veut dire qu’elle n’est pas la seule, dans sa nuit et qui oublie ses devoirs premiers envers, non pas ses, mais ces enfants qu’on lui a confié. Je ne pense pas qu’on confie ses enfants en pensant qu’on puisse leur faire subir de tels traitements en les sanctionnant si brutalement, égoïstement, vicieusement, irrespectueusement et lâchement. Les mots ne manquent pas pour qualifier cet acte. Mais un autre me vient à l’esprit, et plus que tout autre, il me rappelle mon année de première et de terminale F7bis (Sciences Biologiques (option Biologie) – j’aimais déjà le mot biologique, mais c’était beaucoup moins utopique que je ne pensais finalement) que j’ai passé dans le dortoir en face de celui des filles où s’est produit cette étrange histoire. Eh oui, j’y étais aussi à Varoquaux, c’est pourquoi, en tant qu’ancien élève, pilier d’une cafet’ qui a bien dû changer depuis, l’info m’avait interpellé avant que je ne l’assimile un peu plus pour en percevoir l’étrangeté.

Un seul mot me revient donc en tête. Le maton.

C’était le nom que l’on avait donné à un pion à l’époque où j’étais interne à varoquaux. S’il avait encore été là, ce jour là, il aurait trouvé son chef… Himl… himself.

Réaction à la radio d’un autre proviseur voisin, dont certains de ses élèves partagent aussi cet internat et qui étaient aussi dehors, « je leur ai fais la morale comme quoi c’est pas bien de tirer une sonnette d’alarme sans raison (sans blague! elles ne s’en doutaient certainement pas une seconde, elle ne sont qu’au lycée après tout) mais concernant le traitement qu’elles ont subi je n’ai rien à dire sur ce sujet. » je résume.

Fin du reportage, finalement, la sanction collective qui était initialement prévue à la suite de cette histoire a été levée. Parce qu’en plus, ils avaient prévu sur le moment que cela n’était pas encore assez ! dingo dingo no ?

Bon voilà, il temps d’aller me coucher, mais tout cela me laisse un gout un peu brun et amer, comme du déjà vu.

Ça me fait juste penser à cet ancien pion « Le maton », à cette belle guérite là au milieu de cette cour, à ces cours d’histoire qu’on supprime, à ces punitions qu’on apprend a ne pas discuter ou marchander, à ces livres dont on ne veut pas, à ces lettres qu’on lit, à ces débats nationaux, à ces associations citoyennes qu’on étouffe. Tout cela me fait penser à une époque que je n’ai pas connu mais dont je devine encore une empreinte qui ne s’est jamais vraiment effacée.

Ils devraient sûrement tous lire un peu Alice Miller, à travers ses livres et son site web ! But nobody’s perfect… like my beautiful wife is ! ^_^

Une réponse sur “Par une nuit glaciale…”

  1. tu m’interpelles en ce matin tout blanc que je vois a travers ma vision encore floue (non mes yeux ne sont pas encore ajustés) ..
    tu ne crois pas que tu vas un peu loin à cause d’un proviseur imbécile qui s’est senti pousser une vocation de chef de camp ?

    Ne jette pas toute la société d’un coup d’un seul…il reste encore beaucoup de gens biens, et aussi dans les écoles !!!
    Et parce que beaucoup de gens biens la fréquentent encore, alors la société ne sombrera pas tout à fait.
    Ton article ne dit pas si les parents n’ont pas portés plainte, certains du moins, si le proviseur n’a pas eu de sanctions par son académie etc etc….

    Sache qu’ici, des petits cons ont tiré la sonnette d’alarme pendant la sieste de la maternelle et que les petits bouts se sont retrouvés eux aussi a moitié a poil dans la cour (heureusement à l’automne, et pas en ce moment)
    Et bien, dès que le malentendu a été levé, tout le monde est rentré vite au chaud et l’enquete s’est poursuivie quand tout le monde a été rechauffé. Et les 2 abrutis ont été retrouvés et une fois que la directrice leur a expliqué que les petits ont souffert de leur acte, ils ont été désolés et ont fait le tour des classes pour s’excuser et depuis, c’est fini. Ce sont meme eux qui ont milité aupres de leurs potes pour que cela ne recommence pas.
    Tu vois, tout n’est pas perdu :o)

    Bonne année a tous,
    Marion

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