Et l’eau s’en fut…

Dimanche.

En tête à tête avec Reuben, nous attaquons la journée avec une idée bien précise. Aujourd’hui, l’eau coulera.

Elle coula, certes, mais certains de nos espoirs avec…

Un petit rappel de la configuration supposée du puits. En effet, personne ne l’ayant jamais vu vide, ou s’en souvenant, impossible de faire autre chose qu’imaginer ^_^

Bon, la suite des opérations nous montrera que si le principe est là, la réalité est un poil différente.

Revenons à dimanche.

Le puits refuse de se vider. L’eau ne coule plus ou presque. Le fonds du puits est plein de gravats, terre et autres bouchons facétieux. Avec une barre en fer, nous tentons par le puits de déboucher le trou d’évacuation qui se trouve au fond. La barre traverse un bon mètre de gravats avant de toucher le fond du puits. Impossible de faire couler l’eau ainsi.

Nous tentons, grâce à une barre composée de plusieurs tubes de fer (merci François pour le bricolage !) de plusieurs mètres de passer par la sortie du puits. De la sortie de l’eau dans le champs, jusqu’au puits, il y a environs 11m. La barre fait environs une quinzaine de mètre. Une plume ^_^

Le principe est alors simple : glisser la barre de fer dans le conduit d’évacuation de l’eau qui passe sous le chemin et taper, taper, taper. Jusqu’à tenter de déboucher le bazar. Taper au fond d’un conduit étroit, avec une barre de plusieurs dizaines de kilos, les pieds dans l’eau, souvent couché en deux, voire à genoux pour ceusses qui comme moi avaient un pantalon étanche, le tout pendant de longs moments. Autant vous le dire tout de suite, on l’a senti passer tous les soirs, et surtout les lendemains matin ^_^

Bien sûr, il faut s’imaginer un conduit constitué de pierres plates, avec des « escaliers » qu’il faut franchir avec la barre pour aller encore plus au fond. Un fond qui se situe à plus de 10m. Le but est de taper mais pas bêtement comme un bourrin, non, le but est de sentir où l’on tape, tenter de comprendre ce qui empêche l’eau de sortir. En effet, le conduit semble propre, on sent des pierres sur le chemin, mais pas de quoi boucher une telle canalisation (30 cm de haut sur 20 de large (chiffres que je cite de tête, c’est dire leur authenticité)). On sait le puits plein de gravats, mais pareil, pas de quoi boucher la canalisation vu la pression de l’étang derrière. Il y a donc autre chose. Une chose qui se terre dans le fonds du puits. Une chose que l’on sentira finalement Reuben et moi au courant de la journée. Une chose tapie dans l’ombre du trou du fond du puits. Une chose froide et dure. Patiente. Elle attend qu’on vienne l’extirper.

Cette chose inomable et humide est là, au bout de notre perche, à 3m50 de profondeur dans un puits rempli d’eau ou à 10m au fond d’une étroite galerie, au choix. On la sent bouger en tapant à certains endroits. Elle bouge mais ne part pas.

La pierre.

Nous avons cependant une arme terrible conçue par un bricoleur hors pair : François, encore lui ^_^. Pour rappel, il est déjà l’auteur de l’installation suivante :

Cette arme c’est un tube de fer de plus de 3m, avec un coude à 90° au bout, on peut le brancher sur la sortie de la pompe pour recracher de l’eau avec pression. Le but, par le haut du puits, percer la couche de gravats en soufflant de l’eau et créer ainsi un tourbillon tout autour du tube tout en enfonçant la perche dans les gravats, ainsi, ils ne retombent pas de suite tout autour du tuyau pour reboucher le passage, grâce à ce tourbillon. Parallèlement à cela, par la sortie, on tape tape tape, et on espère ainsi créer un passage suffisamment large pour que l’eau avec la pression puisse enfin s’écouler sans entraves.

On insistera pendants plusieurs heures ainsi. En essayant diverses techniques?

Puis soudain, VICTOIRE ! SBLOUTCH ! le débit s’accélère, un passage s’est créé. L’eau coule enfin à gros débit.

L’eau coule oui, mais…

… pas à son débit maximum. Il y a, et nous en sommes certains alors un puits bouché par une ou plusieurs grosses pierres qui se trouvent dans le trou au fond du puits. Puits que l’on n’arrive pas à vider à cause de l’eau de l’étang qui arrive trop vite dedans.

… le poisson ne pourra pas sortir avec ce trou à moitié bouché par les pierres, l’eau passe, mais pas les poissons. Il faudra donc trouver une solution avant qu’il n’y ait plus d’eau.

… tous les gravats présents dans le puits finiront par reboucher le trou et l’eau cessera de couler. Il faudra certainement de nouveau intervenir régulièrement pour déboucher le passage.

… cela va prendre un temps fou.

Le principe maintenant est simple, vu que l’on arrive pas à atteindre le fond du puits puisqu’il y a une trop forte pression de l’étang (56 ares tout de même (5600m2 ou un demi hectare comme on préfère)), laissons le niveau de l’eau baisser et l’eau baissera d’autant dans le puits, la pression de l’eau arrivant de l’étang aussi, on arrivera peut-être à pomper l’eau alors pour voir le fond dans le courant de la semaine.

A suivre… Les premières photos de l’étang se vidant !

En attendant, il faudra se contenter de regarder le puits ^_^

Un joli puits par ailleurs. Il y a là encore au moins deux mètres d’eau. On voit déjà l’eau de l’étang qui arrive entre les pierres. Cela coule ainsi tout du long, jusqu’au fond. Impossible donc de vider ce puits sans vider l’étang.

Ça tombe bien, l’eau coule pour l’instant.

4 réponses sur “Et l’eau s’en fut…”

    1. Salut Tobias !

      3m 3m… je vois qu’il n’y a pas que dans le sud où l’on a tendance à exagérer. Le Haut-Jura semble un lieu propice à de douces hallucinations ^_^

      Mais patience patience, j’ai retrouvé quelques photos qui suivront tantôt…

      J’espère que le pied d’Amadeus se remet et qu’il peut à nouveau tous vous pourchasser. ;o)

      Antoine

    1. Hello,

      vi vi ! en fait, je suis coincé en ce moment entre des enduits et de la peinture au salon, pas facile avec nous dedans, et m’attendent juste derrière le réducteur d’eau de la maison qui est hs (presque 10 bars dans le réseau interne l’autre jour ^_^ (les réducteurs de pression du commerce sont réglés sur 3 environs, pour dire …)) et de la maçonnerie sur un mur intérieur dont la photo ne manquera pas d’étonner de nombreux chauffagiste, je laisse planer le suspens… plus quelques dizaines d’autres choses…
      Avec ma boîte (http://www.couillaler.fr qui rentre en période de noël, le blog malheureusement passe bien derrière le peu de temps qui me reste pour l’intendance de tout cela et le reste…

      Le principal est que cela bouge au Bief, dans la vraie vie, le blog bougera quand il pourra. Bientôt donc…

      Antoine

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