La photo mystère…

Un petit jeu pour l’été…
Mais qu’est-ce donc sur cette photo ?
Quelle est donc cette étrange chose ? Et d’où peut-elle bien provenir ? ou plutôt, que va t-elle devenir ???

Mystère et tête de mort…

Certes, les solutions étaient potentiellement nombreuses, et force m’est de constater que je n’ai pas le courage de les énumérer maintenant, donc passons directement à la solution.

Voilà pourquoi je tenais à vous présenter la bête. Impressionnant n’est-ce pas ?

Première fois que nous voyons une chenille d’une telle taille par ici : 12cm !!!
(et puis d’ailleurs nous n’en avions jamais vu d’aussi grosses tout court !).

En plein en train de me bouffer un joli plant de pomme de terre qui poussait sur mon compost ! Tranquille la chenille ! :o)

Bon, après une petite recherche sur le net, je suis tombé sur ce site : http://www.zoologie.vd.ch/1_actualite/Le_Matin_DCh/AcDCh15_09_02.html où l’on peut lire cela :

PAPILLONS. Des énormes larves comme ça, longues de 12 cm, ça n’existe pas, ça n’existe pas… Et pourtant… si! On en rencontre même beaucoup ces temps-ci dans les jardins. De couleurs jaune et vert, elles se transformeront bientôt en lépidoptères migrateurs! En l’espace d’une semaine nous avons reçu plusieurs informations sur la présence d’énormes chenilles dans le canton de Vaud dépassant les 8 cm et dont les couleurs de fond étaient le jaune et le vert. Face à ces monstres, on peut comprendre la perplexité des gens. Pourtant un petit détail sur la partie dorsale de l’abdomen permet d’identifier immédiatement le groupe auquel appartiennent ces individus. Il s’agit d’une petite corne granuleuse que les spécialistes désignent sous le nom de «scolus». Par conséquent nous sommes en présence de chenilles de la famille des sphingidés et, plus précisément, du sphinx tête-de-mort.
Son nom latin, Acherontia atropos, rappelle, dans la mythologie gréco-romaine, le royaume des morts, gardés par les trois Parques, dont l’une se nommait Atropos. Cette chenille compte 16 pattes, soit 3 paires de vraies pattes articulées et 5 paires de fausses pattes ou pattes abdominales, qui ressemblent à de petits boudins terminés par une sorte de ventouse. Chez nous, les chenilles peuvent atteindre, dans les conditions optimales, une taille d’environ 12 cm. On distingue des formes brunes, jaunes et vertes, mais, en Europe, il semble que ce soit plutôt la forme jaune, avec des points dorsaux d’un noir pourpré, ainsi que des stries latérales obliques de couleur bleu sombre, qui domine.
Le sphinx tête-de-mort fait partie des papillons migrateurs. Suivant la classification des entomologistes, c’est un papillon migrateur de premier ordre. Il vole chaque année depuis l’Afrique tropicale jusqu’en Europe centrale. Certains spécimens sont même arrivés jusqu’aux îles de Lofoten, au nord de la Scandinavie! En Afrique, on peut avoir deux ou trois générations annuelles, et il existe une génération estivale en certains endroits d’Europe. On peut se demander si les chenilles observées maintenant pourront achever leur cycle car normalement les chrysalides ne restent pas en vie durant
l’hiver. Cependant, les chrysalides résistent à des températures de -4C et sont capables de terminer leur cycle dès que revient la chaleur. Il n’est donc pas exclu de penser que l’espèce puisse se reproduire chez nous si les hivers sont doux ou lorsque les conditions sont favorables. Pour l’instant on ne peut pas encore parler de réchauffement du climat, mais il sera intéressant de suivre l’évolution de cette espèce, qui pourrait profiter des modifications climatiques affectant notre planète.
En principe, la femelle pond ses oeufs sur des solanacées et plus particulièrement sur la face inférieure des feuilles de pommes de terre. On peut donc penser que les apparitions de sphinx tête-de-mort soient devenues plus fréquentes en Europe centrale depuis l’introduction de la pomme de terre. Cependant les chenilles se nourrissent aussi de troène, de lilas, de buddleia, etc. On cite d’ailleurs plus de 36 plantes nourricières. Pour se nymphoser, les chenilles s’enfoncent sous terre de 15 à 40 cm de profondeur et se confectionnent une loge.

Pilleur de ruches
Parmi les caractéristiques remarquables de cette espèce, il faut signaler que les chenilles produisent une sorte de craquement avec les mandibules. Mais les adultes produisent aussi des sons tout aussi audibles lorsqu’ils sont dérangés ou durant la parade qui précède l’accouplement. Certains chercheurs pensent aussi que ce son, produit par le passage de l’air à travers la trompe et qui agit sur un petit clapet, servirait aussi à apaiser les abeilles lorsque les adultes pénètrent dans une ruche pour se nourrir de miel. Effectivement, grâce à sa courte trompe, le sphinx tête-de-mort peut crever les alvéoles et pomper son contenu. En quinze minutes il peut vider environ 5 alvéoles. Grâce à sa robustesse, il semble que les abeilles ne réussissent pas à l’empêcher de venir «piller» les ruches. Mais on a récemment mis en évidence des acides gras sur la cuticule du papillon dont la composition est semblable à celle des acides gras des abeilles. Il s’agirait d’un camouflage chimique tout à fait original. De plus, le sphinx peut résister à de grandes quantités de venin.
En tant que papillon migrateur, le sphinx tête-de-mort n’est pas considéré comme menacé chez nous, mais sa situation dépend essentiellement de ce qui se passe dans ses pays d’origine, en Afrique. Toutefois, de nombreux individus sont victimes ici des traitements chimiques, notamment dans les cultures de pommes de terre, vu qu’il s’agit de leur plante nourricière
par excellence. Alors ouvrez l’oeil et vous pourriez bien découvrir une chenille ou même un adulte qui s’en retourne passer l’hiver au Sud.

La description colle parfaitement. Un sphynx tête de mort !

Le même que dans le film Le silence des Agneaux… ça laisse songeur…

L’information sera confirmée via ce site : http://www.papillon-poitou-charentes.org/Acherontia-atropos-Linnaeus-1758,60.html . J’ai d’ailleurs signalé cette découverte et envoyé quelques clichés de la chenille.

Je ne sais pas si un oiseau a fini par la trouver, mais elle a tout simplement disparu depuis… peut-être à 30-40cm sous terre….

Ah ! et je joins aussi une ou deux photos de la chenille après transformation… prises sur ce site : http://www.insectes-net.fr/atropos/atropos2.htm

 

2 réponses sur “La photo mystère…”

  1. Salut l’entomo.,
    Bonne démarche que la tienne de signaler une chenille inconnue de votre potager. Le signalement peut ainsi permettre d’enrayer certaines invasions, quand c’est pris à temps et éviter le carnage d’espèces endémiques…
    C’est cool de faire avancer le smilblick
    Cü l’iroquois

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